Réconciliation du résident avec le plaisir de manger à partir de ses savoirs faires propres

Nutrition (alimentation et activité physique), Précarité

C'est au travers du partage de moments de quotidien, dont des repas avec les résidents que la pertinence d'utiliser le support de l'alimentation dans l'accompagnement vers un mieux être nous est apparu. Lors de ces temps conviviaux, l'observation, le partage et les échanges nous apportent énormément d'éléments sur le vécu antérieurs des personnes accueillies.
Ces personnes verbalisent souvent le fait qu’elles prennent peu de plaisir à manger, que leurs difficultés économiques, leur manque d'intérêt, et d'information entravent tout la notion de plaisir de cuisiner et de se nourrir voire de partager ces moments.
Accueillant des personnes isolées comme des familles avec ou sans enfants, cette problématique apparait omniprésente dans le public accueilli : méconnaissance des produits, manque d'information, d'éducation, souvenirs familiaux douloureux lors des repas, lâchers prise, difficultés sociales (isolement donc absence d’envie de cuisiner, pas de partage de repas), difficulté financière, précarité du logement ou non logement, rapport au corps douloureux et estime d'elles mêmes dévalorisée.
Les problématiques de santé rencontrées traduisent ces observations: surpoids, carences multiples, difficultés de gestion budgétaire liées à des achats d inadaptés d'aliments hors saison ou uniquement préparés, aliments mal conservés et consommés largement hors délais ... Au delà d'un accompagnement dans l'apprentissage d'une alimentation plus adaptée, il s'agit de proposer un accompagnement et des espaces d'expérience afin de retrouver une relation apaisée avec la nourriture, de prendre du plaisir en mangeant et de partager ses connaissance et savoirs faire. L'objectif est aussi d'accompagner vers une consommation plus raisonnée: d'un partage de connaissances sur les différents circuits d’approvisionnements des produits (produits locaux, de saison…) tout en apprenant à cuisiner des produits inconnus de type : légumes oubliés / légumineuses/céréales, mieux gérer les quantité et d’éviter le gaspillage. Repérer leur habitudes alimentaires (voire rituels) afin d'en limiter les effets néfastes en organisant mieux les repas sur une journée (fractionnement, répartition plus adaptés), donner des idées afin d'accompagner autrement des aliments qui leur apparaissent incontournables... dans la ligne directe des principes de la réduction des risques dans les consommations d'alcool, partir de l'expérience des résidents pour accompagner dans un changement au cas par cas afin de limiter les effets sanitaires dans un contexte de plaisir et non pas de frustration ni d'infantilisation.
Le diagnostic que nous pouvons faire aujourd'hui sur les éléments observés est le suivant:
Habitudes voire rituels ancien concernant le mode d'alimentation; manque d'éducation et d'information, absence de diversification dans le choix (ou non choix) des produits; aliments représentés très largement (sucres lents pâtes, riz ), viande, fromage, laitage et beaucoup d’aliments sucrés.
Méconnaissance des produits : aucune connaissance de nourriture du monde, de sauce, d’épices, de légumes, d’association de nourriture.
Difficultés financières : public précaire vivant principalement du RSA ou d’AAH.
Solitude, Problématiques psychiques : difficulté à se préparer à manger, absence d’envie de cuisiner et manger seul, compulsion alimentaire.
Ainsi, même si les effets sont les mêmes, les sources de ces mauvaises habitudes alimentaires sont multiples. Aujourd'hui, des temps conviviaux autour de la préparation de repas sont régulièrement proposés afin de favoriser la convivialité, l'échange et la valorisation des savoirs faires des uns et des autres. Cependant, il nous semblerait important qu'un professionnel extérieur "expert" viennent soutenir cette démarche afin que l'équipe sociale puisse se démarquer de cette question centrale afin de se centrer sur la notion de convivialité principalement. De plus, les enjeux ne seront certainement pas les mêmes dans ce partage avec une personne extérieure, ce qui pourra diversifier leur mode d'expression, voire les sujets abordés.

* Objectifs généraux
- Retrouver une relation apaisée avec la nourriture, prendre du plaisir en mangeant
- Apporter des connaissances sur les différents circuits d’approvisionnements des produits (produits locaux, de saison…)
- Apprendre à cuisiner des produits inconnus de type : légumes oubliés / légumineuses/céréales, mieux gérer leurs restes et d’éviter le gaspillage

* Objectifs opérationnels
- Proposer 1 atelier de 4h par mois pour favoriser les échanges entre la diététicienne et les résidents sur une durée de 2 fois 6 mois avec donc 2 petits groupes ( 6 personnes maximum)
- Faire intervenir des associations ou aller visiter une fois par mois des acteurs de l’alimentation (maraichers, associations, maison éco-citoyenne, visiter des marchés, des usines, des fermes…)
- Création d'un livre de recettes adapté aux difficulté de compréhension des usagers et tirés des plats élaborés par eux lors des ateliers

* Ateliers culinaires

* Rencontre de professionnels du secteur de l'alimentation

2019

2019

12 mois, de septembre 2019 à août 2020

Répétitive

Personnes en difficulté socio-économique

Communication, information, sensibilisation, Education pour la santé, Production, analyse ou valorisation d'outil, Soutien aux équipes, Accueil, écoute, orientation

Autre

Communal

Bordeaux

Saisie partielle
Demande de subvention