Récits de vies

Santé mentale, Vieillissement, Compétences psychosociales

Programme PRAPS : Programme Régional d'Accès à la Prévention et aux Soins
• Objectif 5 : Agir avec et pour les populations démunies

En 2006, un diagnostic santé a été réalisé sur la Résidence Adoma, par l’association Confluence. Les résultats de ce diagnostic montraient des difficultés d’accès aux soins, des problématiques de santé physique (diabète, maladie cardio-vasculaire) et une grande souffrance psychique (marquée par des symptômes comme l’insomnie, l’addiction, l’isolement, la perte de l’appétit, la perte du désir, le repli sur soi, l’agressivité, la dépression etc.…). Cette souffrance est assortie d’une précarité sociale.

L’exil et l’émigration provoquent chez l’être humain des traumatismes importants, dont le traitement suppose relation, reconnaissance et réparation. L’histoire des migrants est jalonnée de conflits et de ruptures multiples, qui s’expriment sur un fond commun, un traumatisme psychologique à part entière même lorsque la migration a été choisie.
Les migrants doivent faire face à des deuils multiples : L’objet perdu est famille, relations, paysage. L’objet perdu est à la fois mort et vivant : on le sait vivant dans un autre monde distant.
La perte de l’environnement familier représente la perte du monde maternel et de sa trame sensuelle et sensitive, un monde peuplé d’objets qu’on aimait sans bien comprendre pourquoi et qu’on ne reverra jamais : son enfance. La mesure du deuil se fera, progressivement, à partir de détails, de fragments. La nostalgie et la tristesse diffuse domine et est entourée de désirs douloureux.
La migration révèle donc une perte de l’identité familiale, sociale, professionnelle et des repères culturels et affectifs. Toute migration peut être vécue comme une rupture, source de déséquilibres de tout ordre. L’intensité du traumatisme qui en résulte découlera des antécédents de l’individu ainsi que des causes et des conditions de la migration. Par certains aspects, une émigration économique imposée par des conditions d’extrême pauvreté, décidée par la famille ou le groupe, peut conduire à des troubles psychologiques comparables à ceux des demandeurs d’asile. En outre, le retour au pays de ces travailleurs migrants est d’autant plus difficile à envisager que, dans un contexte de crise économique, les revenus ne sont pas à la hauteur des attentes et des besoins des proches restés au pays.
Dans un contexte de crise, l’exclusion et la précarité aggravent l’état de santé physique et psychique des migrants/étrangers en situation précaire. Ces multiples facteurs de vulnérabilité, au pays d’origine puis en pays d’accueil, favorisent la survenue et la sévérité de la souffrance psychique. La prévention des risques et maladies répond à une logique universelle, influencée par la culture : culture du pays d’origine et du pays d’accueil, culture de l’émigration et culture de la précarité. Cette culture « mixte », nous oblige à mettre en place des actions qui tiennent compte du contexte global de l’individu.

* Objectifs PRAPS
- Objectif général 5 : Agir avec et pour les populations démunies
5.4. Développer les compétences psychosociales des publics concernés

* Objectifs généraux
- Favoriser la transmission de l'histoire et de la mémoire afin d’apaiser la souffrance psychique en agissant sur le processus identitaire à travers la mise en place d’une action "récits de vie"
- Apaiser la souffrance psychique grâce à la production et à la mise en mots des maux du psychisme
- Valoriser l’histoire des résidents (travail sur la mémoire) et leur image (photographie) afin de les ré-affilier au monde
- Développer les compétences psycho-sociales des résidents

* Objectif spécifique
- Favoriser la lutte contre la discrimination des publics migrants en diffusant un outil de compréhension des histoires et des vécus migratoires

* Objectifs opérationnels
- Créer des rencontres afin de réaliser des récits de vie
- Garder une trace des récits au travers d’un livret regroupant les paroles et les photos

* Accompagnement de résidents d'un Foyer Adoma de Salon de Provence en favorisant la transmission de leur histoire, leur mémoire, en apaisant leur souffrance psychique, en valorisant leur histoire (travail sur la mémoire) et leur image (photographie)
- Groupes de parole collectifs
- 100h réparties sur 8 mois
- Entretiens individuels
- 3h par semaine
- Thèmes : le pays d’origine, les raisons de la migration, la guerre d’Algérie, le pays d’accueil, le travail, la famille, la tolérance, la vie sociale, la réussite, les regrets et les envies, la vieillesse

Résidence ADOMA, La plume et le roseau ; Cinémas ; CCAS ; Centres sociaux

2016

2016

10 mois de septembre 2016 à juin 2017

Suivie

Personnes de plus de 55 ans, Personnes immigrées, Hommes

45 personnes

Communication, information, sensibilisation, Production, analyse ou valorisation d'outil, Accueil, écoute, orientation

Livret (recueil de paroles et photographies)

Photolangage, livre, paper board, calligraphie

Presse ; Internet

* Indicateurs quantitatifs
- Nombre de livrets diffusés : 300
- Nombre de personnes présentes à l'exposition : 400
- Nombre de Chibanis ayant participé : 10
- Nombre de participants à l'exposition photo : 5
- Nombre d'inscrits à la diffusion du film documentaire : 5
- Nombre moyen de résidents présents aux autres ateliers : 13
- Nombre d’accueils par semaine : 2

* Indicateurs qualitatifs
- Type d'animations proposés : Expositions, sorites culturelles, Forum santé, Ateliers santé, Entretiens individuels, goûters intergénérationnels, jeux de société...
- Satisfaction des bénéficiaires : ++

Foyer de travailleurs migrants

Résidence ADOMA

Communal

Salon-de-Provence

GRAND AGE - Plan solidarité grand âge, PRECARITE - Stratégie d'actions en matière de santé et de précarité